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CALAMITY JANE : MARTHA CANARY, ENTRE LÉGENDE ET RÉALITÉ

Mise en Scène : Alexis DESSEAUX 

Avec LINDA FAORO, FLORENT DION, CLEMENT DANIEL

 

Martha, plus on romance ta vie, plus j'ai envie d'en rappeler la réalité, oui, la tienne ; loin des légendes et des fantasmes. Celle de la petite fille projetée dans la dureté d'un monde qui piétine les poupées comme les enfants, qui transforme l'Ouest en Est, les Indiens en cow-boys, les chevaux en machines, l'or en alcool, les rêves en cauchemars. Tu étais pourtant cette petite fille aux espoirs secrets, aux attentes cachées, d'avoir enfin une famille heureuse, un foyer chaleureux, un mari aimant...mais rien de tout cela, tout le contraire. 

 

La survie t'impose servitude et combat. Faut-il donc être homme pour être respectée ?

Considérée ? Faut-il savoir tirer comme eux ? Tuer comme eux ? Monter à cheval, mieux qu'eux ? S'habiller, comme eux ? Boire, pire qu'eux...mais l'amour dans tout ça, le vrai, le beau, le pur...où est-il ? Dans le regard des malades que tu soignais en pleine épidémie de variole au péril de ta vie. Tout comme celui de tes enfants tant aimés, mais que tu auras connus si peu de temps. La tristesse m'envahit, je regarde cette femme que tu ne voulais pas devenir, celle qui t'a échappé définitivement pour être appréciée, convoitée, adulée uniquement en personnage de légende, d'images en images, de fictions en fictions... Et plus Calamity Jane se vivait, plus Martha Cannary se mourait.

Petite fille, petite sœur, petite femme, petite mère, vous êtes à nos yeux bien plus que celle que l'on a imprimé dans l'encre. Vous êtes de celles qui ont marqué par le sceau de leur souffrance la condition de tant de femmes au 19e siècle et de toutes les époques ! De celle que l'on veut saluer et aimer respectueusement. De toutes celles qui ont ouvert la voie au prix de leur épuisement, sans beaux discours, sans projections d'avenir, subissant la rudesse quotidienne et les regards d'autrui. Alors Martha peut bien s'élever en Calamity Jane et, spectatrice de sa propre légende, isolée et imbibée, l'âme déchirée ; hurler à la face d'un monde plus sensible à la fiction qu'à la réalité !

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